Le Domaine de la "Grande Bastide" (dénomination typiquement provençale pour désigner une ferme importante de
deux étages sur rez-de-chaussée)
se trouve à l'EST de Lauris, sur le chemin en direction de Puyvert, en limite de commune avec Puyvert précisément, le long du chemin dit: "chemin du vallon" et descendant plein sud jusqu'en Durance....ou montant au nord vers le Luberon ( chemin de la Carraire)
On trouve ci-dessus quelques photos et documents des édifices situés à l’Est de LAURIS, au lieu dit «la Grande Bastide» chemin de Cadenet (mentionnée D.973, parfois encore nommée Chemin de Cadenet ou au cadastre maintenant "petite route de Cadenet" et enfin aujourd'hui référencée en mairie sous le nom de chemin ou "Route de Puyvert"...est parfois encore sur Géoportail appelé sous le plus ancien nom de "route de Pertuis"
⚠️Sur la carte de Cassini: l’ancienne voie de communication ne passait pas par le Nord (comme actuellement) mais par le Sud des bâtiments
cheminant ensuite par le Sud du prieuré de "St Pierre de Méjean", en direction de Puyvert ou Cadenet !
Quoiqu’il en soit, depuis des temps immémoriaux se trouve, au lieu dit de la "Grande Bastide", une aire rocheuse non cultivée ni cultivable: en effet, sur ces terres Laurisiennes vient à effleurement (d’Est en Ouest et jusqu’à +1,20m du sol) une barre rocheuse de "molasse coquillière" possédant un pendage de 45° sud sur laquelle très tôt, n’a pu que venir s’adosser le mur d’un abri: l’actuel mur nord du bâtiment principal se trouve entièrement bâti sur cet affleurement. Il se trouve là aussi à effleurement, sur le rocher une "aire" de battage..!
A l'intérieur, dans ce rocher a été taillée la mangeoire des chevaux de l’écurie située à l’Est comme a été entièrement creusée dans la pierre, la grande «cuve à vin» située à l’Ouest.
Une mine d’eau (galerie en pierre sèche, dénommée "TOUNE", est sur sa plus grande longueur au nord de la D973, taillée dans le rocher!) amène, de temps immémoriaux, l'eau à l’angle Nord ouest des bâtiments, en un réseau sous-terrain ramifié, de + de 1.000 m de longueur: présence de canalisations en terre totalement calcifiée et ayant pu donc alimenter une "Villa" à cet endroit...?
Continuant de bénéficier d'une servitude d'aqueduc au profit de la Grande Bastide
sous toutes les terres au nord, la "mine" est en fait alimentée, pour partie en direction de "la carrère" (nord est) mais surtout pour l'essentiel vers "les Grès". C'est au bout de "la toune"
que se trouve un puit artésien, sous le tout premier puit qui avait été comblée de pierres sèches, pour en même temps récupérer sans doute les eaux de surface. "La toune" est essentiellement taillée dans le rocher et parfois avec une voûte en pierre sèche
(cf photos ci-dessus)
La sur-verse des canalisations alimentant aujourd’hui les maisons du hameau de la Grande Bastide
et de son jardin, allait pour l'essentiel dans une grande marre située à l'ouest des bâtiments...et aujourd'hui complètement asséchée au profit d'autres bassins et canaux d'irrigation.
La vieille grange aurait brulé en 1200 (?!?) Ce qui est sûr, est qu’en maints endroits, dans les façades, des pierres de reconstruction en ce calcaire "coquiller", sont présentes, entièrement «rougies» par un feu. Les pierres de construction proviennent essentiellement de la carrière du vallon située 900 m au sud de la Bastide sous les terres dites de «la lombarde»...carrière, qui appartenait au domaine (à l'endroit ou le chemin du vallon
rejoint le ruisseau dit "vallat de bagnol".
Dans la cour intérieure, sous le trottoir du batiment nord-sud, ont été retrouvés les restes d’une ancienne «calade» en galets de Durance.
Si sont présentes d'anciennes fenêtres à meneaux (XV / XVIès) particulièrement pour éclairer très avantageusement l'escalier monumental déservant l'étage vouté) la façade ouest, a fait l'objet d'importantes reprises, les supprimant en développant alors une harmonie de fenêtres cintrées: ces fenêtres XIXè ont été percées également en façade nord pour le grenier. Tout le bâtiment principal respecte la pratique du "pays d'aigues" consistant à n'ouvrir en façade Est (coté de la pluie) que de bien rares fénestrons.
Je te salue, ô belle Occitanie !
Terre toujours aimée des cieux, je te salue !
Reçois mes faibles hommages. De quelque côté que je porte mes yeux, tout retentit de tes louanges. C'est pour toi que les Romains négligèrent la fertile Ausonie; c'est par leurs soins que tu vis s’élever dans ton sein une nouvelle Rome. Séduits par la douceur de ton climat, les Arabes abandonnèrent leur heureuse patrie. Quels efforts ne firent pas les Cimbres, les Teutons, les Grec, les Goths et tant d'autres peuples barbares pour te conquérir? Clovis et Charles-Martel t'ont regardée comme le plus beau prix de leurs victoires.
Que dirai-je de tes productions ? Tes fleuves roulent de l'or; tu nous prodigues la turquoise, l'albâtre et du marbre plus beau que celui de Paros; tes riches pâturages sont couverts de troupeaux de toute espèce ; les plus belles moissons jaunissent tes campagnes. Enfin ton territoire nous fournit des fruits délicieux et des vins plus exquis que ceux de Falerne et de Massique chantés par Horace. Mais, en parlant de tes richesses, pourrais-je oublier les grands hommes que tu as produits?
La France te doit ses plus célèbres magistrats, ses guerriers les plus distingués et les auteurs dont elle se vante le plus. Je vous en atteste, Antonins, Raymonds, et vous tous, hommes illustres qui vous glorifiez de l'avoir pour patrie! Mère des beaux-arts, tu sais vaincre et produire des troubadours qui chantent tes conquêtes; les plus beaux monuments décorent tes cités. Enfin que pourrais-je ajouter, lorsqu'on a dit que, si Dieu voulait habiter la terre, il te choisirait pour demeure ?
Terre féconde en héros, en trésors, en tout ce qui peut rendre la vie agréable, nouvel Eden, je te salue !
FORTUNÉ PIN. Lyon, 19 novembre 1820
Précisions: S’il est certain (par l’examen des titres de propriété) que Fortuné Pin a bien été propriétaire du domaine de la Grande Bastide de Lauris (et d'autres,... dont le chateau de Lauris) nous regrettons de ne pouvoir affirmer ;-) qu’Elzéard Bouffier connu pour son œuvre sylvicole si merveilleusement racontée par Jean Giono a ou non résidé au domaine...:-) Ce qui est certain, est qu’il hante encore toute la nature de la haute Provence et du Luberon !